Voie du cœur

Dans mon métier de coach de dirigeants, je travaille souvent avec mes clients sur la reconnexion avec leurs valeurs profondes, qui est une étape essentielle du chemin. Pour cela j’utilise un exercice dit de « visualisation », qui nécessite que la personne ferme les yeux et se relaxe pendant quelques minutes. Lorsqu’elle est détendue, je lui propose de faire revenir à sa mémoire un moment particulier de sa vie où « tout était parfait. Un moment où plus rien n’avait besoin d’être ajouté ou enlevé ».

Ayant pratiqué cette visualisation avec plus d’une centaine de personnes, femmes et hommes occupant souvent de hautes responsabilités, je suis frappé de constater à quel point nous sommes semblables dans les aspirations que nous portons dans notre cœur.

En général, le moment parfait que nous décrivons est un moment dans la nature. Un moment de simplicité et de pureté, dans lequel nous nous sentons intimement connectés à nos proches et à ce monde vivant qui nous entoure. Un moment d’amour, au sens le plus profond du terme. Un moment où nous nous sommes sentis pleinement vivants !

Mes années d’expérience dans l’accompagnement des personnes et des équipes m’ont offert suffisamment de moments d’authenticité et d’humanité pour que l’intuition devienne certitude : au fond de nous, nous portons tous cette même aspiration suprême à l’amour et à la connexion avec les autres, qu’ils soient humains ou non-humains. Nous savons que nous sommes intimement reliés les uns avec les autres et que seuls nous ne pouvons pas être heureux.

Pour être franc, je ne cesse de m’étonner de notre capacité collective à bâtir une société et un monde souvent aux antipodes de ce à quoi nous aspirons réellement :

• Nous aspirons à être connectés à la nature, mais nous nous entassons dans des mégalopoles
• Nous aspirons à un lien profond entre nous, mais nous bâtissons une société individualiste
• Nous aspirons à jouir du temps libre, mais nous créons un monde « sans temps »
• Nous aspirons à la paix, mais nous créons toutes sortes de guerres

L’entreprise n’est pas en reste de ce grand paradoxe, quand le stress et la violence des rapports humaines l’emporte.

Ah l’entreprise ! Pure création des Hommes pour le bien des Hommes, et pourtant le plus souvent coupée de son humanité.

Cherchez l’erreur !

Il faut l’admettre : nous avons collectivement perdu le cap, et nous nous retrouvons aujourd’hui « séparés », là où précisément nous aspirerions à être « reliés ». Séparés de la nature, séparés de nos prochains, et plus grave encore, séparés de nous-mêmes.

Ici réside, sous l’iceberg, le plus grand défi de notre époque, qui est celui d’apprendre à nous re-lier.

Quand nous décidons de NOUS LEVER, nous sommes déterminés à faire de nos vies et de nos entreprises des temples d’humanité, dans lesquels la relation est au cœur : relation à nous-mêmes (vie intérieure), relation entre-nous (y compris avec nos partenaires et clients), relation à la nature et au vivant.

Nous savons que ceci n’est pas antinomique avec performance économique.

En fait, nous sommes même persuadés du contraire : l’entreprise gagnante du XXIE siècle sera humaine et responsable. Tels sont notre foi et notre engagement.