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De la technologie

« Le sujet n’est pas la technologie, le nouveau système ou le nouveau concept qu’on plébiscite. L’opérateur est le sujet. Et avec lui le niveau de conscience depuis lequel il invente et surtout utilise la technologie »

  • Illustrateur

    Guillaume Lagane

  • Livre

    Levons-nous

  • Page du livre

    Page 88

  • Tags

    levons-nous

L'illustration "De la technologie" commentée

Disons le tout net, je ne crois pas à la décroissance. Pour la raison toute simple qu’il est dans la nature de l’homme de résoudre des problèmes et de repousser continuellement les limites. Pour s’en convaincre, je vous invite à lire l’excellent livre « Le Bug Humain » de Sébastien Bohler.

Le débat actuel autour de l’intelligence artificielle, ou encore la 5G, est de ce point de vue exemplaire, en particulier lorsqu’il tourne au combat d’experts.

Les premiers, fascinés par le progrès, nous vantent les millions d’emplois, qui plus est verts, qui vont être crées par ces technologies, ainsi que l’accroissement du confort de vie pour toute l’humanité. Leur argumentation tend à utiliser l’expérience du passé pour prédire l’avenir.

Les seconds, tout aussi experts, mais du camp opposé, voient dans la diffusion de ces technologies la source de tous les malheurs : destructions massives des empois, impacts sur la santé, délitement du lien social etc.

Au milieu de tout cela, vous et moi qui tentons de nous construire une opinion, dans un débat où l’émotion l’emporte le plus souvent sur les faits.

Mais personne, ou presque, pour voir qu’une fois de plus le véritable sujet nous échappe.

Nous voyons le sujet dans la technologie, là où le véritable sujet est dans l’opérateur, c’est-à-dire celui qui invente cette technologie, et plus encore celui qui l’utilise.

Lorsqu’il découvre le feu et la façon de l’allumer, l’Homme invente une technologie qui peut être extraordinaire quand elle lui sert à se chauffer, mais aussi mortelle lorsqu’elle sert à brûler.

Lorsqu’il découvre l’imprimerie (et plus tard Facebook…), l’Homme invente une extraordinaire technologie de diffusion de l’art et de la connaissance, mais aussi un média sans équivalent pour répandre la haine et le mensonge.

Lorsqu’il découvre l’énergie nucléaire, l’Homme invente une technologie à la fois capable d’éclairer à bas prix des millions de foyers et propulser les trains, mais aussi de détruire la vie sur des millions de kilomètres carrés lorsque celle-ci devient une bombe.

Lorsqu’il découvre la 5G…

J’arrête là, car vous m’avez compris.

La technologie n’est ni bonne, ni mauvaise

Elle est, c’est tout, et l’Homme étant Homme, elle ne peut pas ne pas être. Les êtres humains que nous sommes, dotés de leur magnifique machine cérébrale, continueront de découvrir de nouvelles technologies et de repousser les limites de leur connaissance.

Une fois encore nous sommes face à l’angle mort d’une civilisation, qui ne voit pas que le véritable sujet n’est pas dans la technologie mais dans la conscience.

Conscience depuis laquelle vous et moi créons ces technologies, et surtout les utilisons.

Ainsi l’intelligence artificielle peut-elle permettre à l’humanité de résoudre certains des immenses problèmes d’aujourd’hui en matière de mobilité, de santé, d’accès à l’éducation etc. Mais elle peut aussi servir à couper un peu plus l’Homme de lui -même, des autres et de la nature.

Entre ces deux scénarios, il y a notre liberté et notre responsabilité de faire des choix conscients, tant dans l’invention que dans l’utilisation.

Quand nous décidons de NOUS LEVER pour engager la transformation de notre entreprise et pour servir le monde, nous ne renonçons pas à l’innovation et au progrès, car nous savons que sans eux nous ne pourrons pas résoudre les immenses défis d’aujourd’hui.

Conscients cependant nos angles morts, nous mettons en œuvre des processus d’innovation qui réunissent les acteurs du système et encouragent l’ouverture de l’esprit (curiosité), l’ouverture du cœur (compassion, empathie) et l’ouverture de la volonté (courage, lâcher prise). De ce point de vue la Théorie U offre un remarquable modèle pour innover en conscience.

« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme » nous disait déjà Rabelais en son temps.

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